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Régis NOURY (Agriculture, 2006, Beauvais), Directeur CLAAS Auvergne nous raconte sa semaine.

23 mars 2020 Association
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Retrouvez chaque jour des nouvelles des Alumni face à la pandémie : entre ceux qui travaillent, qui télétravaillent, confinés chez eux à l'arrêt ou encore à l'autre bout du monde... On vous donne des nouvelles !

Nous commençons aujourd'hui avec le témoignage de Régis NOURY (Agriculture, 2006, Beauvais), Directeur CLAAS Auvergne, qui revient sur l'évolution des mesures qu'il a dû prendre au cours de la semaine précédente.

 

CLAAS Auvergne

Comment une concession de matériels agricoles peut-elle maintenir le service auprès des agriculteurs en période de crise sanitaire ?

 

Jeudi 12 Mars 2020 : Emmanuel Macron annonce la fermeture des écoles dès le lundi 16 mars et demande aux employeurs de favoriser le télétravail. Les salariés sans solution de garde d’enfants seront en arrêt maladie pour pouvoir s’en occuper.

 

Vendredi 13 Mars 2020 : Faisant partie d’un groupe de dix concessions, dès le matin, nous réalisons une réunion téléphonique qui sera la première d’une longue série. Nous coordonnons nos premières actions collectives pour favoriser le télétravail des collaborateurs afin de mettre en place les gestes barrières dans nos entreprises (et assurer la sécurité de nos collaborateurs) et pour répertorier le nombre de salariés qui manqueront à l’appel dès le lundi 16 mars pour s’occuper de leurs enfants.

Les équipes commerciales qui sont principalement en dehors de l’entreprise ne sont plus autorisées à revenir dans les murs pour éviter tout contact avec leurs collègues sédentaires.

 

Lundi 16 Mars 2020 : Annonce du confinement par Emmanuel Macron. Un discours fort mais encore trop ambigu pour une grande partie des équipes. Nous devons être confinés mais nous devons continuer à travailler. En effet, notre rôle de service auprès des agriculteurs est un maillon essentiel dans la chaine alimentaire. Le doute s’installe dans les têtes des salariés.

Je dois les rassurer sans maitriser l’ensemble des tenants et aboutissants de cette crise.

Nous recherchons davantage de gants et de gel hydro-alcoolique mais nous ne sommes pas les seuls…

 

Mardi 17 Mars 2020 : Le virus poursuit sa propagation. Nous devons renforcer les mesures de protection de nos équipes et de nos clients tout en continuant à assurer le service auprès de ces derniers. Le casse-tête continue…

La décision est prise d’imposer le télétravail à l’équipe commerciale. Nous savons que cette situation ne peut être que transitoire mais nous parons au plus urgent. Nos vendeurs ne doivent pas être vecteurs de transmission du virus.

Pour autant, les agriculteurs continuent de travailler et nos techniciens doivent assurer leurs activités de dépannage et de préparation de matériel. Mais ils sont inquiets. Le Président a martelé la veille que l’heure est grave, que nous sommes en guerre et qu’il faut rester chez soi mais nous leur demandons de continuer de venir dans nos entreprises et de se déplacer dans les fermes.

Je dois m’assurer que les clients respectent les gestes barrières et ce n’est pas encore pleinement rentré dans les habitudes. La consigne est claire: si un client reste à proximité d’eux lors d’un dépannage, ils repartent. Leur santé passe avant le service.

 

Mercredi 18 Mars 2020 : Les ministres éclaircissent leur position: les travailleurs nécessaires au maintien des activités essentielles de notre pays doivent continuer leur travail tout en se protégeant. Pour autant, les concessionnaires de matériels ne sont pas prioritaires pour l’accès aux équipements de protection mais avec de la rigueur, nous arrivons à assurer la sécurité de nos collaborateurs.

Au milieu de l’après-midi, une nouvelle directive tombe: les collaborateurs avec une santé fragile doivent rester chez eux. 10% de nos effectifs quittent ainsi l’entreprise. Il faut de nouveau nous réorganiser.

 

Jeudi 19 Mars 2020 : Les équipes continuent de travailler mais des facteurs extérieurs commencent à perturber sérieusement notre activité: les usines de fabrication de pièces et de matériels ferment les unes après les autres. Nos collaborateurs sont sur le pont mais nous avons de moins en moins de pièces détachées disponibles pour faire les interventions. Quand elles sont disponibles, nous ne connaissons pas les délais pour les recevoir. Les transporteurs sont comme nous, ils font de leur mieux avec les équipes disponibles.

Les ministres de l’économie et des finances et de l’agriculture et de l’alimentation co-écrivent une lettre pour réaffirmer que l’ensemble des maillons de la chaine alimentaire doivent continuer leur travail pour assurer une alimentation saine et suffisante à nos compatriotes.

 

Vendredi 20 Mars 2020 : Situation complexe : il fait beau, nos clients sont dans les champs ou dans les fermes. Nous devrions être débordés de travail mais les transporteurs circulent toujours de plus en plus difficilement.

Nous devons prendre des décisions fortes: pour la première fois dans l’histoire de notre concession des mesures de chômage partiel vont être mises en place.

Dans un premier temps et dès le lundi 23 mars, les équipes commerciales itinérantes et sédentaires seront les plus impactées.

Nous verrons semaine après semaine les évolutions à venir et si, selon l’aggravation ou non du contexte et les capacités logistiques de nos fournisseurs, nous devons étendre ces mesures de chômage partiel à l’ensemble de nos salariés.

 

En l’espace de quelques jours, nous avons dû prendre des mesures face auxquelles, à notre échelle d’entreprise locale, nous n’avions jamais imaginé être confrontés.

A titre personnel, il a fallu prendre des décisions pour rassurer les collaborateurs, pour assurer leur sécurité, tout en assurant une continuité de services avec de nouvelles contraintes arrivant tous les jours. Voilà une composition qu’il est très difficile à jouer au quotidien.

 

#proudofU

#lesalumnifacealapandemie




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